Un lien entre émotions et métabolisme fantastique, les neuromédiateurs

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Les neuromédiateurs sont des neurotransmetteurs liés à l’humeur, c’est-à-dire des molécules, qui sont principalement des hormones. Elles transmettent un signal nerveux chimique à travers le corps et vont avoir des effets sur le moral. D’un point de vue biologique, le signal est d’abord électrique puis il est converti en signal chimique sous la forme de neuromédiateurs dans le neurone. Les neurones se transmettent les signaux au niveau de la fente synaptique avec, d’un côté, les boutons synaptiques par lesquelles les neuromédiateurs sont exocytés du neurone présynaptique. Et de l’autre, les dendrites du neurone postsynaptique sur lesquelles se trouvent des récepteurs spécifiques à chaque neuromédiateur. Le signal voyage ainsi dans le corps jusqu’aux organes ciblés par le signal électrique initial au niveau duquel des actions seront réalisées en fonction du signal reçu.
Il est logique de s’intéresser aux liens entre nos émotions et notre métabolisme puisque le siège des opérations dans notre corps est le cerveau, centre émotionnel et centre de commandement du corps.
Dans cette étude, nous nous intéressons à leurs effets sur le corps et particulièrement sur la prise de poids. Mon hypothèse étant que ces neuromédiateurs peuvent impacter le poids en modifiant notre métabolisme. Pour vérifier cette théorie il me faut d’abord étudier séparément chaque neuromédiateur, ses impacts et ses liens avec les autres neuromédiateurs. A partir de cette première recherche il me sera possible d’analyser plus précisément dans quelles mesures ils peuvent engendrer une prise de poids.

Différents neuromédiateurs tout au long de la journée

Il y a plusieurs catégories de neuromédiateurs¹ : les neuromédiateurs hormonaux, les neuropeptides, les neurotransmetteurs gazeux et les neurotransmetteurs purinergiques. Les principaux acteurs étant les hormones. Il faut savoir que chaque hormone est synthétisée à partir de précurseurs présents dans l’alimentation. De plus, elles passent la barrière hémato-encéphalique grâce à des molécules telles que le magnésium ou la vitamine B6. Notre alimentation a donc un impact² important sur nos humeurs. On trouve ainsi :
– La dopamine, synthétisée à partir de la tyrosine et/ou de la phénylalanine (qui sont des acides aminés). Elle est excitatrice du système nerveux et va jouer sur l’envie de faire et la motivation principalement.
– La noradrénaline, synthétisé à partir de la dopamine. C’est l’hormone du stress et de la vigilance, elle est aussi excitatrice du système nerveux.
– L’adrénaline, synthétisée à partir de la noradrénaline. Elle est aussi liée au stress, mais prépare le corps à fuir ou à faire face, elle est aussi excitatrice du système nerveux.
-L’acétylcholine, synthétisée à partir la choline et l’acétyl-CoA (lui-même dérivant de la vitamine B5). Permet une bonne mémorisation et a un rôle important dans le contrôle du mouvement et est aussi excitatrice du système nerveux.
– La sérotonine, synthétisée à partir du tryptophane. Elle permet de se relaxer à la fin de la journée, et favorise l’endormissement, elle est inhibitrice du système nerveux.
– La mélatonine, synthétisée à partir de la sérotonine. Elle conditionne le sommeil, c’est-à-dire permet un sommeil réparateur, elle est aussi inhibitrice du système nerveux.
– L’acide ɣ-aminobutyrique³ ou le GABA, synthétisé à partir de l’acide glutamique ou de l’⍺-cétoglutarate. Il permet la relaxation, elle est aussi inhibitrice du système nerveux.

Neuromédiateurs en équilibre

Chacun a donc son rôle dans nos humeurs au cours de la journée et c’est l’équilibre entre ces neurotransmetteurs qui conditionne notre santé morale. Cependant cet équilibre dépend de notre alimentation et donc il est très fragile. Une fois brisé, les impacts seront visibles sur notre moral mais aussi sur notre santé.
En effet, lors de surplus ou de déficit de certains neuromédiateurs le comportement change : par exemple un excès de dopamine rend agressif tandis qu’un déficit en dopamine peut conduire à la dépression. Ces deux comportements, induits par l’assimilation plus ou moins conséquente de dopamine, modifie notre moral. Or, dans le cas d’une dépression, on voit apparaître des changements de comportements alimentaires. Comme une diminution de prise de nourriture ou la recherche du réconfort par les aliments sucrés. Ces changements de comportements vont à leurs tours modifier l’équilibre des neuromédiateurs et ainsi de suite, voyant apparaître un “cercle vicieux” difficile à briser.
A notre époque, une bonne partie de la population est en déséquilibre, et ce à cause la nutrition. Les carences en magnésium sont de plus en plus courante à cause de l’appauvrissement des légumes et fruits en minéraux. Cette carence parmi d’autre induit plus de déséquilibres mais la mauvaise alimentation de notre société crée des déséquilibres avant même de parler de carences.
Enfin, notre mode de vie sédentaire et la mentalité de notre société encourage à une vie de consommation sans efforts et sans déplacements. Or la satisfaction du travail accompli soi-même et le sport sont des sources non négligeables de neuromédiateurs comme la dopamine et l‘acétylcholine. Ainsi notre mode de vie peut déséquilibrer notre harmonie intérieure et, de ce fait, toute l’organisation dans notre corps.

L’effet papillon des neuromédiateurs

Exemple du lien entre émotions et métabolisme : la cascade du stress

Comme vu précédemment, notre environnement impact nos neuromédiateurs. De la même manière, nos comportements et nos réactions face à différentes situations induisent des changements au niveau de la synthèse de ces neuromédiateurs. Pour illustrer ce lien entre émotions et métabolisme, le stress est très parlant.

Impact du stress aigue

Le stress⁶ , par exemple, induit dans notre corps une cascade de réactions qui vont modifier notre métabolisme sur le court terme mais aussi l’équilibre de nos neuromédiateurs. En effet, dans un premier temps notre corps va sur-synthétiser de l’adrénaline, un neuromédiateur qui augmente notre capacité respiratoire et notamment nous prépare à prendre la fuite ou faire face au danger. Pour cela, le surplus d’adrénaline va envoyer un signal induisant la libération de graisses (réserves d’énergie dans le corps) et leur transformation en sucres. Les sucres formés sont ensuite dirigés vers les muscles au niveau des jambes pour leur apporter l’énergie nécessaire à la fuite ou à la confrontation.
Dans un second temps, le stress va engendrer une surproduction de dopamine et de sérotonine (avec sécrétion d’autres hormones comme l’endorphine et le cortisol). Ces neuromédiateurs vont avoir d’une part un effet anesthésiant sur le corps et d’autre part nous empêcher de trop réfléchir. Le cortisol synthétisé lors de cette phase va agir après le pic de stress en envoyant un signal au cerveau pour reconstituer les réserves de graisses. Ce signal est traduit par une sensation de faim dite “fringale”, à distinguer de la faim physique. On observe alors chez l’individu concerné une prise de poids suite à cette phase puisque le sucre issu des graisses n’étant pas utilisé est retransformé en graisse en plus des graisses stockées suite à la fringale.

Impact du stress chronique

Enfin, lorsque la période de stress se prolonge, le corps entre dans une dernière phase : la phase d’épuisement de l’organisme. Le système immunitaire est très faible car il a été sur-sollicité pendant les deux premières phases de stress. En effet, des troubles digestifs apparaissent car les neuromédiateurs agissent sur le microbiome en servant de substrat à certaines bactéries. Le moral est au plus bas car la surproduction de neuromédiateurs tels que la dopamine a provoqué des déficits en ces même neuromédiateurs…
Ainsi, une situation stressante, soit une situation qui sort de notre quotidien, fait violemment réagir notre corps et déséquilibre complètement notre organisme et l’harmonie des neuromédiateurs. Ceux-ci étant nécessaires à notre équilibre moral et physique, le stress comme d’autres situations vont jouer sur notre prise de poids.

Neuromédiateurs, déséquilibre des émotions et du métabolisme

Ainsi l’état moral de l’individu joue sur son état physique et plus particulièrement sur sa prise de poids. Cependant si un état moral dépend de l’équilibre entre chaque neuromédiateur, ceux-ci peuvent avoir leur propre influence sur la prise de poids. La sérotonine par exemple est régulatrice de l’appétit⁴. Selon son taux dans notre organisme, cela peut induire prise ou perte de poids. En effet, pour synthétiser la sérotonine notre corps a besoin de tryptophane mais aussi de glucides. Lorsque l’un des deux précurseurs manquent, le taux de sérotonine baisse, créant une sensation de manque de sucre. Les produits sucrés deviennent alors source de réconfort car ils calment nos nerfs.
De la même manière, la dopamine favorise un sentiment de bien-être et de satiété. Une consommation suffisante de dopamine empêche donc de se tourner vers des aliments gras et sucrés qui favorisent la prise de poids. L’acétylcholine quant à elle régule la vitesse de dépense d’énergie. Or, une alimentation riche en calorie associée à une énergie dépensée lentement par l’organisme implique de stocker sous forme de graisse l’énergie restante, et donc de prendre du poids. Enfin le GABA contrôlela dopamine et l’acétylcholine et ainsi un faible taux de GABA engendre une concentration faible de ces deux neurotransmetteurs. Cette faible concentration est compensée par le cerveau par la demande de consommation de plus grosses quantités lors des repas, impliquant souvent une prise de poids.
Enfin, j’ajouterai que les récepteurs de ces neuromédiateurs ont leur importance : les récepteurs de noradrénaline⁵, par exemple bloque les sécrétions d’insuline. Cela empêche la libération de glucose dans le sang et donc cela fait prendre du poids lorsque la noradrénaline est peu présente.

Conclusion à propos de l’influence des émotions sur le métabolisme

Les causes de prise de poids sont multiples : génétique, arrêt de l’activité physique, maladie, stress, etc. Souvent, dans chacune de ces situations, on observe à la fois une prise de poids et un déséquilibre entre neuromédiateurs. En effet, ces hormones sont absorbées et synthétisées dans l’organisme au cours de la journée. Et elles agissent dans tout notre corps par le biais de nos humeurs. Nous avons vu que cet équilibre peut être facilement perturbé. Les conséquences vont alors de la simple prise de poids aux maladies chroniques. De plus, notre alimentation nous apporte les précurseurs de ces neuromédiateurs et nos habitudes alimentaires ont donc une grande influence sur leur équilibre. Enfin, certains neuromédiateurs agissent directement sur notre poids. Comme la sérotonine qui, lorsqu’elle manque à notre organisme, nous donne des envies sucrées. Ou encore le déficit en dopamine qui donne des envies salées.
Sachant que la nutrition est la source de nos neuromédiateurs, ou plutôt de leurs précurseurs, il serait intéressant de rechercher plus profondément leur impact. Pour cela, plusieurs axes : leur influence sur les maladies mentales et leurs traitements, ou l’influence de la nutrition sur ces traitements.

Enfin, si vous avez des questions, laissez un commentaire ou contactez moi ici. Pour prendre rdv avec vois, cliquez ici.

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Bibliographie

¹ Blog Natuvie, E. Lacombe, paru le 17/05/2017, article “L’équilibre des neurotransmetteurs”
https://natuvie.wordpress.com/2017/05/17/lequilibre-des-neurotransmetteurs/

² Livre Un cerveau à 100%, Dr Eric Braverman, édition Thierry Souccar, paru le 06/12/2007, extrait “Les 6 super-neurotransmetteurs de votre cerveau”.
https://www.thierrysouccar.com/bien-etre/info/les-6-super-neurotransmetteurs-de-votre-cerveau-388

³ Blog Créer son bien-être, Sophie Berger, paru le 28/12/2014, “Les principaux neuromédiateurs et leurs effets sur le bien-être”.
https://www.creer-son-bien-etre.org/les-principaux-neuromediateurs-et-leurs-effets-sur-le-bien-etre-1

⁴ Blog Anaca 3, paru le 02/08/2014, “La sérotonine fait-elle grossir ou maigrir ?”.
https://anaca3.com/blog/la-serotonine-fait-elle-grossir-ou-maigrir/

⁵ Site Vetopsy.fr, Marieb E. N., Rosenzweig M.R., Leiman A.L., Breedlove S.M., paru en 2000, “Neurotransmetteurs et Comportement Alimentaire”.
http://www.vetopsy.fr/physiologie/comportement-alimentaire-neurotransmetteurs.php

⁶ Site IRS Institut de Recherches sur le Stress, Jean Krakowiecki, paru le 01/08/2010 mais mis à jour le 16/04/2018, “Stress et Nutrition”.
https://www.gestiondustress.net/index.php?o=19&m=11&sm=29

⁷ Blog Sylvierousseau.com, paru le 17/09/2012, “Alimentation, Neurotransmetteurs et poids santé”. Issu des livres Younger (thinner) you diet et The edge effect de Braverman E.R. MD, paru en 2009 et 2004.
http://sylvierousseau.com/blog/2012/09/17/alimentation-neurotransmetteurs-et-poids-sante/

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